Notre culture a d’abord conservé de Platon, né aux
alentours de – 427, l’adjectif platonique pour qualifier un amour sans
relations physiques, un idéal. Ainsi Le Banquet, dialogue entièrement
consacré à l’amour, fait-il de la contemplation consistant à rechercher la
connaissance et le bien ( la sagesse ) le mode de vie philosophique.
La contemplation est cependant à l’opposé de la vie
active à laquelle sa famille, riche et puissante, destinait Platon. C’était
sans compter avec un homme, Socrate, rencontré lorsqu’il a environ 18 ans.
Bouleversé par l’exécution injuste de celui-ci en – 399, Platon renonce à une
carrière politique et part quelques temps auprès d’Euclide, à Mégare, avant de
revenir dans sa ville natale se consacrer à la rédaction de ses premiers
dialogues. Il tient à perpétuer l’enseignement qu’il a reçu de son maître et à
le prolonger.
Une dizaine d’années plus tard, à un peu moins de 40
ans, alors qu’il est un maître reconnu, il repart pour trois ans : l’Égypte, la
Cyrénaïque ( actuelle Lybie ), l’Italie du Sud, la Sicile enfin, à l’invitation
du tyran Denys l’Ancien, qui aime s’entourer de célébrités. Mais Denys finit
par offrir Platon, donneur de leçons, à un marchand d’esclaves. Chance : le
philosophe est racheté par un admirateur aisé qui lui rend sa liberté.
De retour à Athènes, il fonde son école, l’Académie.
Il y enseigne la politique pour former des gouvernants justes et ses étudiants
viennent de tous les points du monde hellénique. Ce succès ne le dissuade
pourtant pas, lorsqu’il a environ 60 ans, de retourner en Sicile conseiller le
fils de Denys l’Ancien. Peut-être ce Denys-là acceptera-t-il mieux les conseils
que son père ? Que non : le philosophe est retenu en otage. On le libère contre
promesse de revenir, ce qu’il fait six ans plus tard. Il se sort finalement du
traquenard, mieux que son ami Dion, assassiné.
Mais Platon reste idéaliste. Il pense jusqu’à la fin
qu’une réforme politique est possible. Il l’avait esquissée dans la République,
son œuvre majeure où se croisent les thèmes de la justice et de l’éducation. Il
l’expose encore dans Les Lois, ouvrage inachevé lorsqu’il meurt, en –
347, à plus de 80 ans.
Son école reste ouverte jusqu’en 529. Y est conservée
son œuvre, dont des copies sont vendues à d’autres bibliothèques ( Alexandrie,
Pergame ) et à de riches amateurs. De copies en copies, elle nous est parvenue.
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