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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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lundi 6 janvier 2025

Être libre, c’est être libéré ou Spinoza, philosophe de la liberté.

     N’est-il pas contradictoire d’admettre le déterminisme tout en développant une philosophie de la liberté ? Pourtant Spinoza (1632-1677) affirme que l’humanité a l’illusion d’être libre, ignorant que les actes qu’elle « décide » sont en réalité dictés, sans qu’elle s’en rende compte, par la nécessité. Car aucun humain n’échappe aux lois naturelles physiques faisant de lui un être mortel animé d’un seul désir, « persévérer dans son être » (rester en vie).

Mais la nature, bien qu’elle impose certaines contraintes, n’impose pas tout. Si les hommes apprennent à se connaître et connaître le monde, alors ils accèderont à une certaine liberté. La liberté est donc le résultat d’une libération grâce à la raison.

 

Capacité naturelle à distinguer le vrai du faux pour prendre des décisions bénéfiques pour soi et les autres, la raison conduit d’abord à se libérer de ce qui emprisonne moralement les humains : la crainte de l’avenir et l’espoir qu’il leur soit favorable, à l’origine de croyances irrationnelles regroupées sous le nom de superstition et débouchant sur des comportements fanatiques ; ainsi les Croisés s’imaginaient-ils qu’en massacrant beaucoup d’infidèles, ils connaîtraient la béatitude au paradis. Être libre, c’est donc d’abord s’être libéré de ses peurs irraisonnées.

Cette libération suppose de lutter contre la superstition et le fanatisme par l’instruction et la science mais elle se heurte aux régimes politiques traditionnels, les théocraties, tyrannies religieuses dans lesquelles l’État exerce le pouvoir en maintenant les peuples dans les croyances les plus insensées afin de les manipuler. Spinoza propose alors d’instaurer un nouveau régime politique, la démocratie.

 

La démocratie n’est pas le meilleur régime (aucun ne l’est), elle est le moins mauvais car elle s’engage à respecter l’aptitude naturelle de chacun à penser par lui-même qui lui confère des droits dits naturels. C’est en ce sens que les hommes, affirmera plus tard la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen inspirée, entre autres, par les idées de Spinoza, naissent libres et égaux en droits. Nul n’est habilité à les leur retirer. Sans compter qu’il n’y a pas moyen d’empêcher quelqu’un de penser.

La liberté prend alors une dimension politique. Elle est un droit que l’État doit accorder et garantir à chaque citoyen. Elle est « la fin de l’État » écrit Spinoza, c’est-à-dire son but. Mais pour l’atteindre, l’État doit lui-même être libéré de toute influence. Il devient alors impossible que l’État et la religion (on dit aussi « l’Église ») restent associés.

C’est la naissance de la laïcité : les responsables religieux ne s’occuperont que de la foi qui relève de la vie privée ; les autorités politiques ne s’occuperont que des affaires publiques, « pour libérer l'individu de la crainte, pour qu'il vive autant que possible en sécurité ». L’Église et l’État sont donc séparés. Chacun est libre de décider s’il croit ou non en dieu (liberté de conscience), libre de choisir une religion et de la pratiquer (liberté de culte).  L’instruction et le savoir vont se diffuser grâce à la liberté d’expression.

 

Être libre politiquement, c’est donc être libéré de la tyrannie. Or, cela n’est possible que si chacun n’adhère qu’à des principes communs rationnels et accepte que pour le reste, les autres pensent et disent ce qu’ils veulent du moment que leurs actes et leurs paroles ne nuisent à personne (liberté d’opinion).

 

Les citations sont extraites du Traité théologico-politique (1670).

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