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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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mercredi 17 février 2021

« Nature » : le nom du meilleur et du pire.

Hellébore (collection personnelle)
L'hellébore :
remède ou poison ?

Aristote fait de la nature l’origine de la démocratie et de l’esclavage, inconscient de la contradiction, évidente pour nous, entre le régime politique de la liberté et de l’égalité qu’il défend et la réduction d’une partie de l’humanité à l’état d’instrument qu’il justifie. Quant au philosophe épicurien latin Lucrèce, dans un long poème, De la nature, il vante les bienfaits d’une vie « naturelle », dénonçant les malheurs du monde artificiel créé par l’homme.

Ainsi la nature apparaît-elle aux Anciens comme puissance créatrice et ordonnatrice. Ne parle-t-on pas de Mère Nature avec le respect dû aux déesses ? Elle est le lieu originel, primitif où sont nées toutes choses ( nascor en latin, qui a donné nature, signifie naître ).

Même lorsque Descartes préfère, au XVIIème siècle, lui donner sa définition scientifique moderne, la nature devenant la matière constitutive du monde, cette aura initiale ne disparaît pas.

Au contraire, plus que jamais ce qui est « contre nature » est associé au mal. Ne pas aimer spontanément son enfant pour une femme, ne pas être fort pour un homme, être homosexuel… seraient contre nature puisque allant à l’encontre d’un instinct censé nous guider dans la bonne voie.

Que faire alors de réalités telles que le rejet, par les mères animales, de leur progéniture à peine née jugée peu viable, des mâles plutôt chétifs ou réduits au rôle de simples reproducteurs ( la reine des abeilles n’a pas de roi ) et des innombrables espèces qui s’adonnent au plaisir du sexe avec des partenaires du leur ? Les ignorer ?

« Accidents, exceptions » ont minimisé philosophes et savants. Au XVIIIème siècle, c’est le penseur le plus proche de la nature au sens où nous comprenons le mot aujourd’hui, ces espaces non transformés par l’homme, royaume des végétaux et animaux, Rousseau amoureux des Alpes, qui en dégage des théories aberrantes quant à la supposée « nature féminine ». Avec Émile, traité où il prône une éducation naturelle, il pourrait nous faire croire que dépasser la nature serait la trahir et que la trahir serait nous perdre.

Mais à observer la nature avec ses préjugés plutôt qu’avec ses yeux, on lui fait dire ce que l’on veut. Le meilleur lorsque Jonas évoque son « appel muet » dans le but de fonder une nouvelle éthique comme le pire lorsque peu avant, l’idéologie nazie, à l’appui d’un darwinisme mal digéré, a cru l’entendre réclamer l’élimination des plus faibles et des prétendus parasites.

Ainsi, la question pertinente à propos de la nature ne serait pas – une fois n’est pas coutume en philosophie - « qu’est-elle ? » mais « dans quelle intention en appelle-t-on à elle ? ». Car sa préservation mais aussi notre liberté dépendent de la prise de conscience des motifs aux racines multiples et enchevêtrées qui font mettre son nom dans toutes les bouches comme une clé infaillible à la vérité ou au bonheur.

 

 

 

 

 

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