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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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dimanche 10 novembre 2024

A la Princesse Elisabeth, à propos du bonheur.

 « Chère Princesse Elisabeth,

 

Que vous ayez sollicité Descartes, après plusieurs années d’un échange épistolaire savant, pour vous prodiguer des conseils de bonheur, me laisse perplexe.

 

Votre démarche est, certes, logique. Descartes, de l’âge que votre père aurait eu si vous ne l’aviez pas perdu à quatorze ans, n’est-il pas devenu pour vous, au fil des ans, un confident de votre état de santé et de vos états d’âme ? Et puis vous ne faites que suivre une tradition venue de l’Antiquité : lorsqu’on était déprimé, voire malheureux, on faisait appel à la philosophie.

L’habitude s’était perdue chez les Chrétiens où la question du bonheur n’en est pas une, étant entendu que la souffrance vécue sur Terre serait récompensée dans l’Au-delà par la béatitude, bonheur idéal. Mais même pour une croyante et pratiquante assidue comme vous, cette perspective est insuffisante.

 

Descartes peut-il cependant réellement vous aider ? Il a évoqué, inspiré par le stoïcisme, la question du bonheur dans son Discours de la Méthode en avouant s’être appliqué cette règle : plutôt « changer mes désirs que l’ordre du monde. » Accepter le sort qui est le nôtre, lorsqu’il ne nous est pas possible de le changer, exige « un long exercice et [d’]une médiation souvent réitérée. » Descartes vous recommande donc, pour acquérir le sens de la résignation, la lecture de De la vie heureuse de Sénèque, stoïcien romain apprécié des Chrétiens. Mais vous persistez dans vos questions et votre tristesse.

Alors en 1646, il commence à écrire Les passions de l’âme pour vous aider à être moins triste et à trouver le bonheur. Laissez de côté la raison mathématicienne, calculatrice, sur laquelle s’appuie sa fameuse méthode pour établir la vérité en science. Développez la raison qui permet « d’examiner la juste valeur des biens », donc la capacité de chaque chose à améliorer notre état moral ou au contraire à le détériorer. Il n’y a plus, ensuite, qu’à se diriger vers les premières et à fuir les dernières, du moins chaque fois que cela est possible.

 

Car le plus grand philosophe du monde n’a pas le pouvoir de rendre heureux, même si vous l’avez surnommé « le médecin de mon âme ». Lui-même passe par des crises dépressives. Je ne doute pourtant pas que cette reconnaissance lui a fait du bien car s’occuper des autres est un moyen éprouvé pour ne pas se laisser submerger par ses propres angoisses et retirer une juste satisfaction. Nulle part Descartes, à ma connaissance, n’en parle, mais probablement l’a-t-il ressenti. À votre tour, vous le réconfortez.

Finalement, vous découvrez ensemble ce que Descartes n’aborde pas dans ses livres, l’amitié et plus largement la relation avec les autres qui pourrait procurer du bonheur. N’est-ce pas, en un sens, ironique, pour un philosophe qui a inventé la notion de « sujet » en tant que conscience unique se suffisant à elle-même d’avoir vécu, comme à son insu, l’expérience réconfortante de l’intersubjectivité ?

 

Peut-être que s’il n’était pas mort avant d’avoir terminé son ouvrage, vous n’auriez pas manqué de vous en aviser et de le lui faire remarquer, admirable Elisabeth1. »

 

 

1.       https://nuagesquantiques.blogspot.com/2019/07/elisabeth-ou-lincommodite-detre-un-peu.html

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