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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
Bienvenue.




mercredi 27 mai 2015

Quand Dali rencontra Freud.


Dans une lettre à son ami Freud, l’écrivain autrichien Stefan Zweig sollicite qu’il reçoive l’un de ses « plus grands admirateurs et, avec toutes ses petites folies, peut-être l’unique génie de la peinture moderne, Salvador Dali. »

Admirateur ? Dali est littéralement fasciné par la figure de Freud, au propre – il la représente en maints portraits – et au figuré.  Dali qui écrit en 1932 « j’ai des désirs cachés, secrets pour moi-même, puisque je m’en découvre constamment de nouveaux » se trouve justifié par la psychanalyse qui enseigne que le désir ( principe du plaisir ) est le motif inconscient de tous nos actes conscients. Et puis Freud aborde sans tabous la question de la sexualité sous tous ses aspects, y compris et surtout ceux condamnés par la morale. Enfin, il a découvert un univers que chacun porte en soi, l’inconscient ; en l’explorant et l’interprétant, il ouvre la voie à une infinité de nouvelles représentations artistiques. 

C’est pourquoi Dali a instamment prié Zweig, leur ami commun, d’accomplir cette démarche mais Zweig est prudent. Freud est épuisé par le cancer qu’il combat depuis des années, désorienté d’avoir été contraint de quitter Vienne occupée par les nazis. Surtout, Freud n’apprécie pas l’art moderne et n’a pas pris la mesure de l’influence que ses travaux exercent sur lui.

La rencontre a pourtant lieu le 19 janvier 1938 à Londres. Dali  montre à Freud son tableau La métamorphose de Narcisse ( 1937 ). C’est le premier reposant entièrement sur sa méthode paranoïaque-critique : «  Toute mon ambition, sur le plan pictural, consiste à matérialiser avec la plus impérialiste rage de précision les images de l’irrationalité concrète…qui provisoirement ne sont pas explicables ni réductibles par les systèmes de l’intuition logique ni par les mécanismes rationnels. » ( La conquête de l’irrationnel, 1935 ).

Freud aussi, puisant dans la mythologie pour donner forme à ses théories, a retenu la figure de Narcisse. Il  définit le narcissisme comme « le déplacement de la libido de l'individu vers son propre corps, vers le "moi" du sujet » ( Introduction à la psychanalyse, 1917 ). Il observe donc le tableau longuement, en silence, pendant que Dali trace encore son portait avant d’exposer, surexcité, sa théorie. Freud s’exclame enfin : « Je n’ai jamais vu aussi parfait prototype d’Espagnol. Quel fanatisme ! » Dali est enchanté du compliment.

En réalité, Freud s’intéresse au tableau : « Jusqu'ici, j'inclinais à penser que les surréalistes - qui m'ont paraît-il choisi pour saint patron - étaient complètement fous. Mais ce jeune espagnol, avec ses yeux fanatiques et sa maîtrise technique indiscutable, m'a inspiré une opinion distincte. En fait, il serait tout à fait intéressant d'explorer analytiquement la croissance d'une telle œuvre... ». Il l’a lui-même fait pour les créations de Léonard de Vinci.

Chez Dali, le tiroir devient le symbole de la psychanalyse : «  L’unique différence entre la Grèce immortelle et l’époque contemporaine, c’est Sigmund Freud, lequel a découvert que le corps humain, qui était purement néo-platonicien à l’époque des Grecs, est aujourd’hui plein de tiroirs secrets que seule la psychanalyse est capable d’ouvrir. » ( à propos de La Vénus de Milo aux tiroirs, 1936 )

En savoir plus sur 

·      l’entrevue entre Freud et Dali : http://tranb300.ulb.ac.be/exemples/groupe146/exhibits/show/ppsy/antepost/rencontre

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