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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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mercredi 22 avril 2015

Deux conceptions antagonistes de la liberté.


Quand Épictète fait dialoguer un tyran et son esclave, il fait déclarer à ce dernier : “ Tu as beau me menacer, je te dis que je suis libre ( ... ) Tu es le maître de ma carcasse, prends-la. Tu n’as aucun pouvoir sur moi. ” Le stoïcien conçoit donc la liberté comme liberté intérieure résultant de la victoire contre ses craintes ( ici, de la mort ) et ses désirs. Discours insensé pour ses contemporains car paradoxal : un esclave, par définition, ne peut pas être libre au sens purement civique que donne la société antique à cet adjectif.  Le stoïcisme oppose donc à la liberté politique alors seule admise la liberté morale vécue dans le repli sur soi. La philosophie occidentale lui donne par la suite raison. 

Mais après la Seconde Guerre mondiale, Hannah Arendt, philosophe étasunienne d’origine allemande, dénonce Stoïciens, Chrétiens et autres adeptes du libre-arbitre pour ramener la liberté dans le champ de la vie publique. Elle renoue donc avec le sens antique tout en le dépassant car dans les démocraties du XX° siècle, contrairement à la démocratie grecque, la liberté ne va pas sans l’égalité et ne peut donc plus se définir comme le contraire de l’esclavage.

Alors “ qu’est-ce que la liberté ? ” demande Arendt en titre de la quatrième partie de La crise de la culture. La liberté est politique au sens premier du terme, elle n’a d’existence que dans la polis, la cité, l’espace que les citoyens ont en commun ( la société, l’État ). Seul, on n’est ni libre ni esclave. Est donc libre celui qui a le souci de contribuer à la vie collective et sort de chez lui pour parler et agir en public. La liberté exige du courage car elle demande que l’on s’expose au regard des autres et à leur jugement, que l’on se confronte à eux dans la discussion des actions à mener pour la communauté.

La liberté réside ainsi dans la pratique “ politique ”, en entreprenant quelque chose pour le monde qui a accueilli chacun d’entre nous à sa naissance et que nous léguerons à d’autres à notre mort. La liberté est la chance laissée à l’homme de pouvoir commencer quelque chose, de créer de la nouveauté qu’il partagera avec les autres. L’engagement politique fait l’histoire : les hommes, “ parce qu’ils ont reçu le double don de la liberté et de l’action, peuvent établir une réalité bien à eux.



Pour connaître la pensée d’Épictète, télécharger le Manuel sur : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/file/epictete_manuel.pdf



Pour un aperçu général des thèmes développés par Arendt : http://www.ac-grenoble.fr/PhiloSophie/logphil/auteurs/arendt.htm



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