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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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samedi 21 février 2015

Pourquoi l'allégorie de la caverne n'est-elle qu'une fable ou Nietzsche contre Socrate.


Au livre VII de la République, Socrate raconte une histoire. Imaginons des hommes enchaînés dans une caverne. Sur une hauteur derrière eux, un mur éclairé par un feu. Mais les prisonniers ne peuvent regarder que la paroi devant eux ; s’y projettent les ombres d’objets défilant sur le mur. Ces prisonniers ne voyant que ces ombres croient qu’elles sont les seules choses existant et que la caverne est le monde réel. Forçons maintenant un prisonnier à sortir – car l’idée de s’échapper ne peut lui venir, il ignore la présence d’un monde au dessus de son souterrain – il découvrirait, au prix de souffrances physiques et morales pour atteindre la surface puis l’observer, que ce monde supérieur qu’il ne soupçonnait pas est le monde réel, éclairé par le soleil. Alors il connaîtrait le bonheur de celui qui sait.

Ces “ étranges prisonniers ” de la caverne, symbole du monde matériel, concret, perceptible par nos sens ( on l’appelle monde sensible ) vivent donc dans l’erreur ; leur expérience sensible les trompe comme elle trompe l’opinion en général. S’ils cherchaient la vérité, il leur faudrait la chercher ailleurs, dans le monde supérieur accessible seulement par l’esprit, le monde intelligible inconnu de la foule.

Mais qui sont ces prisonniers ? “ Ils nous ressemblent ” répond Socrate à son auditoire interloqué. Avec cette allégorie, il pose les bases de l’idéalisme : le monde matériel, physique, n’est qu’un monde d’apparences trompeuses, un monde accidentel masquant l’essentiel réservé à l’esprit. La Vérité est la récompense de cette quête entreprise par le philosophe.

L’idéalisme domine notre culture occidentale. On le retrouve sous sa forme philosophique la plus élaborée chez Hegel, à travers la notion de “ chose en soi ”, autrement dit un absolu qui serait sans dépendre de rien, comme Dieu ; c’est pourquoi l’idéalisme a aussi sa forme spirituelle, le Christianisme. Mais aussi une forme populaire dans des proverbes tels que “ l’habit ne fait pas le moine ”, et même cinématographique ( Matrix ).

Au XIX° siècle, le philosophe allemand Nietzsche s’attaque à l’idéalisme en philosophant “ à coups de marteau. ”  Dans le Crépuscule des idoles, il dénonce la méfiance absurde vis-à-vis des sens et du corps et la valorisation excessive de la raison. Plus généralement, Nietzsche affirme que rien n’existe “ en soi ” ; toute idée, écrit-il dans Le Gai savoir, est une question de point de vue, de perspective, d’interprétation. La connaissance est relative à celui qui connaît.

Ainsi la Vérité n’existe pas sous la forme que prétendent les idéalistes. Elle n’est pas un mystère à percer suspendu, de toute éternité, hors de notre vue. Le sage lui sacrifiant sa vie n’est donc qu’un fou à la poursuite d’une chimère. La vérité n’est pas ailleurs. Elle est une valeur illusoire, une idole forgée par des hommes incapables de vivre dans le monde tel qu’il est originellement, cruel, amoral, tragique et beau.



Pour en savoir plus :

Le texte de l’allégorie de la caverne :  http://www.philolog.fr/allegorie-de-la-caverne/  

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