Le mirage de la perfection

Dans mon précédent article, « L'illusion de la facilité », nous avons défini l'IA comme un accompagnateur, un copilote indispensable qui ne doit jamais prendre le volant. Pourtant, même avec cette bonne intention, un mirage nous guette : celui d'en vouloir plus ! De chercher la perfection.

Vous avez probablement, sûrement, déjà connu cette situation. En moins d'une heure, le projet que vous devez rendre dans deux jours a pris forme et est même presque terminé. Et tout cela grâce à L'IA. Fantastique !

Vous relisez votre production et là un doute se faufile. Ce n'est peut-être pas fini. Je dois pouvoir encore l'améliorer. Une nouvelle demande à L'IA, juste pour savoir.

​Le piège chronophage

Trop tard ! Vous venez de tomber dans le « terrier du lapin  (Rabbit Hole),  en référence à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, qui en suivant le lapin blanc, tombe dans le gouffre. Vous regardez votre montre et vous vous apercevez que deux heures se sont écoulées et que paradoxalement le projet n'a pratiquement pas évolué. Ou vous réalisez que vous avez passé 45 minutes à « prompter » pour un texte que vous auriez écrit vous-même en 20 minutes.

C'est ce qu'on appelle en économie la loi des rendements décroissants :

- ​Les premières minutes d'utilisation de l'IA apportent une valeur immense (le brouillon, la structure, l'idée brute).

- ​Mais plus on insiste pour que la machine peaufine les détails, plus le gain diminue.

À vouloir utiliser la puissance de la machine pour obtenir un résultat impeccable, on s'expose à deux risques majeurs : 

- transformer un gain de temps en gouffre chronophage (le terrier du lapin,)

- voir son idée originale se diluer.

L'éloignement de l'idée de départ

Il faut se rappeler que l'IA fonctionne par statistiques et probabilités, sans réelle créativité. ​Lorsque vous lui demandez de retravailler un texte encore et encore pour l'améliorer :

- ​Elle lisse les phrases : Suppression des tournures uniques, de l'humour.

- ​Elle dilue le sens : À force d'ajouts et de reformulations, l'idée centrale finit par être noyée.

Le résultat ?

Un contenu techniquement "parfait", sans faute de syntaxe, mais standardisé, uniformisé.

Une solution

Pour éviter ce mirage, il faut appliquer la règle du 60/40. Laissez l'IA faire 60% du travail (pistes, stratégie, résumé, connexions), mais sachez vous arrêter et gardez les derniers 40%. C'est l'ajustement humain qui rendra votre travail unique et créatif.

Bon travail avec l'IA !

Dans le prochain article, nous explorerons des exemples concrets de prompts pour tirer le meilleur parti de l’IA… sans tomber dans le piège du perfectionnisme !