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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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mercredi 15 septembre 2021

Flair ou petites cellules grises ?

On dit de certains détectives qu’ils ont du flair comme on le dit de chiens habiles à débusquer les truffes ou le gibier. On les appelle fins limiers, à l’image de ces gros chiens de chasse du même nom. Avoir du flair, du nez, du pif. Les philosophes quant à eux parlent d’intuition.

Quel que soit le nom qu’on lui donne, il existerait une sorte de perception par l’esprit, connaissance immédiate qui ferait accéder infailliblement à la vérité. Il y aurait donc une connaissance intuitive qui dépasserait la connaissance rationnelle en cela qu’elle surgirait comme d’elle-même.


L’intuition, que le mathématicien, physicien et philosophe Pascal assimile à la plus belle de nos capacités inspire surtout de la méfiance à ses confrères. Si on l’a longtemps prêté aux femmes – la fameuse « intuition féminine » - c’était pour renier à cette moitié de l’humanité la capacité de raisonner. Aux hommes l’intelligence et la connaissance rationnelle, aux femmes ce sixième sens d’origine obscure, à la frontière de la magie, peut-être de la sorcellerie.

 

Sherlock Holmes
Mais revenons à nos détectives. Les grands héros policiers brillent par leur intelligence. Hercule Poirot n’est pas peu fier de ses « petites cellules grises » ni Sherlock Holmes de sa rapidité dans les déductions. Ces héros d’Agatha Christie et de Conan Doyle ont pour point commun d’aimer exposer longuement la façon dont ils sont parvenus à leurs déductions. Rien d’étonnant : la raison est discursive, elle se déploie dans des explications enchaînant les causes aux conséquences, déroulant logiquement le fil d’une histoire qui ne laisse plus place aux impressions premières ni aux préjugés. Plus ils étaient au départ éloignés de la vérité, plus on admire ces enquêteurs d’y être parvenus par la seule puissance de leur raisonnement.

 

L’inspecteur Colombo, personnage éponyme de la série télévisée, représente à l’opposé les pouvoirs de l’intuition. Il représente aussi l’impuissance de celle-ci face à la justice car si son flair ne le trompe jamais, il ne constitue pas une preuve de la culpabilité du suspect. L’intuitif ne peut être que le point de départ du discursif car la connaissance immédiate devra se prolonger par un exposé cohérent et probant établissant les faits.

 

Ce conflit entre raison discursive et intuition se retrouve au cœur de la vie du commissariat que nous raconte Fred Vargas au fil des aventures de Jean-Baptiste Adamsberg. Distrait, incapable de se souvenir des noms, de prendre des notes ou de rédiger un rapport clair, il fait le désespoir de ses lieutenants mais fascine certains agents car aussi mystérieux que cela soit – et certainement parce que ça l’est – il résout les enquêtes les plus complexes en donnant l’impression de ne jamais raisonner, relançant à son insu un débat classique de la philosophie.

 

 


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