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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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mardi 6 avril 2021

Carpe diem, « être épicurien » : l’histoire d’un grand malentendu.

Au XXIème siècle, se déclarer épicurien ou avoir pour devise Carpe diem, c’est afficher son goût pour les bonnes tables et tous les plaisirs sans s’inquiéter du lendemain. Ainsi se définit l’hédonisme qui assimile le bonheur aux plaisirs matériels.

C’est un rien de provocateur dans notre société où la nutrition est un enjeu de santé publique et l’angoisse pour l’avenir omniprésente. La provocation était pire encore lorsque la morale chrétienne dominait notre civilisation, voyant dans tout plaisir un péché et dans l’insouciance du lendemain le mépris du jugement de Dieu.

Cette provocation repose pourtant sur un immense malentendu.

 

Épicure, un hédoniste ? Oui. Mais le plaisir dont il dit qu’il est « le principe et la fin de la vie bienheureuse » ( son commencement et son but ) correspond d’abord à la satisfaction des besoins, les désirs naturels nécessaires ( ex : se nourrir ) puis des désirs « seulement naturels » ( ex : la sexualité ) et non pas à la satisfaction de tous les désirs influencés par la société ( désirs « vides » ).

Le plaisir réside dans l’absence de douleur physique et de souffrance psychologique. Si je ne désire rien d’autre que ce que je peux facilement me procurer, je ne souffrirai pas de frustration et serai heureux. Si je suis en bonne santé, je n’aurai pas de douleurs et serai heureux. Santé et sérénité forment l’ataraxie, l’absence de trouble synonyme du bonheur épicurien.

Les excès, le luxe, les produits artificiels causent le malheur alors qu’en suivant les désirs innés et en puisant dans la nature de quoi les satisfaire, l’on atteindra le souverain bien, cet autre mot pour désigner le bonheur puisque aucun bien ne lui est supérieur.  

Le plaisir est à ce point constitutif du bonheur qu’il faut parfois accepter de souffrir momentanément pour ne pas en être privé définitivement. On renoncera par exemple à un aliment qui détériore notre santé malgré le plaisir gustatif qu’il nous procure.

Hédoniste, Épicure est aussi matérialiste au sens philosophique : il est convaincu que rien n’existe en dehors du monde matériel, immanent. Tel est le sens de Carpe diem. Profite du jour présent car lui seul t’appartient, ne le gâche pas en regrettant le passé ou en t’inquiétant de l’avenir. Ce n’est pas un appel à la débauche mais l’attention attirée sur la fragilité de l’existence.

 

Dans son école à Athènes, le Jardin, Épicure enseigne aux hommes, aux femmes et aux esclaves, mange les légumes de son potager et se moque bien pas mal d’être riche, puissant ou célèbre pourvu qu’une amitié profonde le lie à ceux qui partagent sa sagesse.

Curieux des mystères de l’univers, il développe une théorie physique atomiste tout en dispensant des conseils éthiques. Car l’épicurisme est un eudémonisme : le bon usage de la raison rend le bonheur réalisable. Le bonheur par conséquent s’apprend.  

 

« Du pain d’orge et de l’eau procurent le plus vif plaisir à celui qui les porte à sa bouche après en avoir senti la privation ». Quel prétendu épicurien contemporain reconnaîtrait ce qu’il s’imagine être l’épicurisme dans ce conseil que le philosophe donne à son disciple Ménécée et qui résume son idée du bonheur ?

 

 

 

 

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