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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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jeudi 6 septembre 2018

Descartes révolutionnaire malgré lui.

Un style lourd, une adhésion convaincue mais timide aux découvertes de Galilée pour éviter une condamnation officielle, un conformisme moral et jamais de politique : la pensée de Descartes ressemble, au premier abord, à son portrait peint par Franz Hals vers 1649, académique.


Pourtant Descartes, dans la sixième partie du Discours de la méthode, opère plusieurs transgressions en affirmant que nous, les hommes, pourrions « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ».
Tout d’abord, ce qu’il appelle nature n’est plus cette instigatrice de l’ordre cosmique, divinisée par les Anciens, mais simplement la matière que Dieu a mise à la disposition de l’humanité pour subvenir à ses besoins, un ensemble de ressources à exploiter. 
Cette exploitation, cette possession ne seront cependant possibles que si les hommes maîtrisent la nature. Or, pour maîtriser dans le sens de se faire obéir, il faut d’abord maîtriser par la connaissance. L’étude de la nature, c’est-à-dire la science physique, est donc le préalable nécessaire à toute action.
Descartes invente ainsi une relation qui nous semble, au XXIème siècle, évidente : la science doit se mettre au service de l’innovation technique et plus largement de la société, donc la théorie doit déboucher sur une pratique. 
En 1637, c’est une révolution. La théorie, depuis l’invention de la philosophie et des sciences chez les Grecs, consistait en la contemplation du monde créé par les dieux, plaisir gratuit pris à la connaissance, privilège des esprits libérés des contraintes matérielles de l’existence. La théorie, à la fois philosophie et science, était une fin en soi qui ne hiérarchisait pas les connaissances mais les associait toutes. 
La théorie, en tant que système explicatif rationnel du monde réel, devient avec Descartes un moyen au service des contraintes. Descartes conserve, certes, le plaisir de la connaissance. Mais celui-ci ne serait en quelque sorte acceptable que si, en contrepartie, il en ressort une utilité.


Grâce à l’impulsion donnée par Descartes, l’agriculture puis la médecine se modernisent, la famine et les épidémies reculent. Descartes, contre le fatalisme chrétien, a insufflé le rêve du progrès. 
Mais sans qu’il l’ait prévu ni voulu, la science et la philosophie, qui ne formaient qu’une, sont séparées et opposées, la première représentant les espoirs de l’humanité, la seconde une forme de littérature contradictoire et obscure. Dans l’opinion, la théorie est dévalorisée au profit de la pratique, les sciences confondues avec les technologies, la philosophie marginalisée.
C’est pourtant la philosophie qui aujourd’hui, à travers l’éthique, s’interroge sur les conséquences du progrès et ses dangers. Car la réalité a dépassé le projet cartésien et ce n’est plus comme au XVIIème siècle la nature qui menace l’homme mais l’homme qui menace celle-ci. Et c’est la recherche en sciences pures et non pas appliquées qui, paradoxalement, est la plus inventive car elle ne se limite pas, justement, à l’utilité pratique.


Une grande pensée est nécessairement une pensée qui prend des risques. Malgré les apparences, Descartes en a pris plus qu’il n’en était conscient. Il ne reconnaîtrait probablement pas sa philosophie dans ses prolongements actuels.
Les travaux d’Einstein aussi ont échappé à leur auteur : alors que celui-ci est attaché à l’idée d’harmonie, ils ouvrent la voie à la physique quantique dominée par l’idée de hasard ; alors qu’il est pacifiste, ils fournissent partiellement les outils théoriques pour fabriquer la bombe atomique.


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