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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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dimanche 4 septembre 2016

Des avantages et des risques du doute.


On appelle doute l’état d’incertitude à propos de la réalité d’un fait, de la véracité d’une proposition, du bien-fondé d’une conduite à adopter. Douter, c’est remettre en cause, contester ce qui est communément admis. Dom Juan, le héros de Molière, symbolise le doute dans la littérature. Ce sceptique affirme en effet : “ je crois que deux et deux font quatre ”, autrement dit “ je doute de ce qui n’est pas prouvé. ” Mais dom Juan finit en enfer pour avoir osé douter de l’existence de Dieu. 

Car pour l’opinion commune, le doute est au mieux signe de faiblesse comme dans l’expression “ douter de soi ”, au pire refus de se plier à l’ordre moral et intellectuel établi. Les sceptiques ont alimenté les bûchers de l’Inquisition pendant bien des siècles.

Descartes montre pourtant, dans Le Discours de la méthode, que sans le doute il n’y aurait ni science ni philosophie. Comment Galilée, que Descartes admire, aurait-il pu fonder la physique moderne s’il n’avait remis en cause ni le géocentrisme ni les affirmations d’Aristote sur la chute des corps ?
Le doute cartésien est méthodique : supposons momentanément que toutes nos idées soient fausses afin de les vérifier et de ne conserver que les vraies. Ce scepticisme est nécessaire pour édifier une science certaine sur des fondements irréfutables.

Au contraire, chez les Anciens, le scepticisme est la négation de toute possibilité de science. Appelé aussi pyrrhonisme, du nom de son fondateur, l’école sceptique enseigne que l’on ne peut être certain de rien et qu’il faut donc, en toute chose, suspendre son jugement. Sextus Empiricus en est le plus célèbre représentant.
Son surnom, “ l’empirique ”, signifie celui qui fait l’expérience, qui apprend sur le terrain. Sextus était médecin et ne faisait aucune confiance à ce qu’il avait appris dans les livres. Il estimait que le cas de chaque patient étant particulier, il est impossible d’avoir une connaissance générale de la médecine. Personne en effet n’éprouve les mêmes sensations, ne réagit de la même manière. En ne prenant en compte que les spécificités individuelles, Sextus s’interdit de bâtir une science puisque le propre de la science est de généraliser. Ce scepticisme, ce doute sont radicaux.

Entre l’intransigeance du scepticisme radical et le doute méthodique réservé aux sciences, le mathématicien britannique Bertrand Russell propose au XXème siècle une alternative : le scepticisme modéré. Faisons confiance aux savants et plus généralement aux spécialistes lorsqu’ils sont unanimes grâce à des preuves irréfutables mais admettons que la science puisse progresser. Quant aux questions politiques, religieuses, morales, philosophiques ainsi qu’à toutes les affirmations scientifiques qui ne font pas l’unanimité, restons dans le doute.
Pourquoi ? Parce que celui qui doute a la sagesse de ne pas vouloir imposer, parfois par la violence, son point de vue. Dans une société qui laisse toute sa place à la raison, douter ne devrait donc jamais représenter un risque.

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