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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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mardi 10 novembre 2015

Elisabeth.


Pour les admirateurs de Frédéric Nietzsche, ce prénom résonne cruellement. Elisabeth, sœur cadette du philosophe, est une intrigante possessive. Elle se réjouit de la rupture entre son frère et Lou Salomé, la seule femme qu’il ait aimée et désiré épouser. Nietzsche rompt tout lien avec elle quand elle fait de lui le beau-frère d’un anti-sémite qui l’emmène en Amérique latine fonder une communauté aryenne.

Mais il sombre dans la démence et ne peut plus échapper à cette veuve aigrie revenue en Allemagne. Elle le soigne dix ans durant, organise en 1900, contre ses dernières volontés, des funérailles religieuses avant de falsifier ses manuscrits pour en faire la caution intellectuelle du nazisme. De quoi dégoûter la philosophie de ce prénom sali par un amour trop dévorant pour un frère et une haine aveugle pour son intelligence.



Comme elle est éloignée, cette mégère bornée, de la si jolie et si cultivée Elisabeth de Bohême ! René Descartes, de dix neuf ans son aîné, est flatté de l’admiration qu’il suscite chez cette princesse célèbre pour sa beauté et son intelligence. Ils entament une relation épistolaire, deviennent amis, se rencontrent. Elisabeth l’interroge sur sa doctrine puis devient sa confidente et sa muse. Lui joue le rôle de médecin pour son âme toujours mélancolique. Grâce à leur abondante correspondance, nous connaissons en détail l’évolution de la pensée de Descartes dans la deuxième partie de sa vie ainsi que ses relations avec les autres savants.

Mais des affaires politiques écartent la famille d’Elisabeth des cercles du pouvoir et le philosophe, qui avait commencé à écrire Les passions de l’âme, inspiré et soutenu par elle, finit par confier le manuscrit à sa cousine, la reine Christine capable de lui offrir des avantages à la mesure de ses ambitions.

Mal lui en prend. C’est chez cette rivale d’Elisabeth, en Suède où il est parti s’installer à la demande de la monarque, qu’il contracte une pneumonie et en meurt en 1650. Modeste, Elisabeth refuse que ses propres lettres soient associées à la publication de celles de Descartes. Pourtant, les questions qu’elle y soulève, ses objections et ses conceptions personnelles la placent sur un pied d’égalité avec le père de la philosophie moderne.



Et derrière Bertrand Russell, une Elisabeth aussi, la femme de son confrère Withehead avec lequel il travaille à un traité de mathématiques. Passionné par celles-ci, c’est à travers elles que Russell envisage principalement le monde jusqu’à ce qu’une grave crise de désespoir de sa bien-aimée lui fasse prendre conscience que la réalité ne peut pas se réduire à des calculs logiques. Il décide alors de ne plus chercher seulement la vérité dans les raisonnements formels.

La souffrance d’Elisabeth est un révélateur qui lui ouvre les portes d’une réflexion humaniste lui valant, en 1950, le Prix Nobel de littérature.



Amour ou son revers, la haine ; amitié privilégiée ; amour impossible... La philosophie est, étymologiquement, amour. En témoigne la présence d’une Elisabeth dans l’existence de ces philosophes.



Pour en savoir plus :

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