Durant
l’Antiquité, les philosophes enseignent les sciences et dispensent des conseils
pour atteindre le Souverain Bien ( le bonheur ). Deux écoles nées en Grèce vont
ensuite prospérer à Rome : le Stoïcisme et l’Épicurisme.
Elles
partagent l’idée que la nature est une créatrice qui a doté l’homme de la
raison pour le guider vers le bonheur à condition qu’il apprenne à l’écouter
plutôt que de se laisser influencer par l’opinion publique. Raisonner libère
des erreurs et des préjugés, facteurs de souffrance et d’esclavage. Si je
m’imagine par exemple que seule la consommation rend heureux, je serai
prisonnier de mes désirs pour être à la mode et consommer toujours plus ; si je
n’ai pas les moyens financiers nécessaires, je souffrirai de frustration ; si
je les ai, je me lancerai dans une course effrénée qui ne me satisfera jamais.
Bref, le sage épicurien ou stoïcien est un être vertueux ; il adopte un mode de
vie conforme à l’idée qu’il se fait du bien.
Mais
si Stoïciens et Épicuriens s’entendent sur la relation nécessaire entre nature,
raison, liberté et bonheur, pourquoi s’entre-déchirent-ils ? En Grèce, Zénon de
Cittium, le fondateur du stoïcisme, est l’ennemi farouche d’Épicure comme les
stoïciens Sénèque, Épictète et Marc-Aurèle le seront du poète épicurien Lucrèce
à Rome.
En
réalité, les fondements de ces deux écoles s’opposent. L’épicurisme est un
matérialisme : rien d’autre n’existe que la matière concrète, ce qu’on appelle
esprit n’en étant qu’une émanation ( ex : je pense parce que j’ai un organe
matériel appelé cerveau ). Par conséquent, le bonheur ne peut qu’être une
sensation physique, corporelle. Les Épicuriens assimilent donc le bonheur au
plaisir. Mais tous les plaisirs ne sont pas favorables au bonheur ; seule la
satisfaction des désirs naturels conduit à l’ataraxie, tranquillité de l’esprit
grâce à la bonne santé du corps.
Les
Stoïciens jugent cette recherche du plaisir bestiale, excuse pour traiter leurs
adversaires de “ pourceaux. ” Ils sont idéalistes, spiritualistes. L’esprit
doit lutter contre tous les plaisirs physiques en imposant sa volonté au corps.
Etre heureux, c’est ne plus rien ressentir ( apathie ) grâce à la pratique de
l’ascétisme.
Le
langage se souvient de la force de caractère déployée par le stoïcisme à
travers l’adjectif “ stoïque ” et le Christianisme considère cette philosophie
avec bienveillance alors qu’il condamne impitoyablement l’Épicurisme. Ce
dernier, redevenu en vogue, reste incompris, associé à tort à des plaisirs
coûteux ou raffinés alors qu’Épicure considérait que le bonheur, c’est manger
du pain et boire de l’eau quand on ressent la faim et la soif.
Un
site pour mesurer à quel point l’Épicurisme a donné lieu à des interprétations
fausses : http://www.cercle-international-epicurien.com
Et
un autre qui est plus proche de ses origines : http://www.epicurium.fr
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