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Nuage :
1. Amas de vapeur d'eau condensée en fines gouttelettes qui se forme et se maintient en suspension dans l'atmosphère. (Le Grand Robert)

2. Concentration de matière interstellaire formant une zone luminescente lorsqu'elle est éclairée par une étoile (Le Grand Robert)

3. Distribution de densité de probabilité de présence des électrons autour du noyau d'un atome. (Le Larousse)

Quantique :
1. Branche de la physique qui traite des propriétés des quantons (Le Larousse)

2. Relatif aux quanta
" La physique quantique n'aboutit donc plus à une description objective du monde extérieur, conforme à l'idéal en quelque sorte instinctif de la physique classique : elle ne fournit plus qu'une relation entre l'état du monde extérieur et les connaissances de chaque observateur, relation qui ne dépend plus seulement du monde extérieur lui-même, mais aussi des observations et mesures effectuées par l'observateur."

L. de Broglie, Physique et Microphysique, p. 150.

L'association des deux termes semble donc décrire un ensemble plus ou moins distinct, ayant une dimension mais sans frontière et dépendant de l'observateur.
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samedi 27 février 2016

Hobbes et Spinoza : d'excellents ennemis ?


En apparence, tout oppose Hobbes ( 1588-1679 ) et Spinoza ( 1632-1677 ). Le premier n’envisage de salut pour les hommes que s’ils se soumettent à un régime autoritaire. Le second est un grand théoricien de la démocratie moderne. Pourtant, alors que ces philosophes proposent deux types de régimes politiques diamétralement opposés, ils procèdent des mêmes principes.



Tout d’abord, ils assignent à l’État un but identique : satisfaire l’intérêt de la communauté toute entière. D’autre part, ils refusent que le pouvoir tire son origine de la force. Ils appellent donc de leurs vœux un État de droit qui prendrait la place des États de fait que sont les tyrannies quasiment présentes dans toute l’Europe à leur époque.

Machiavel ( 1469-1527 ) est alors leur ennemi commun. En effet, ce politicien italien encourage celui qui gouverne, le Prince, à employer tous les moyens, qu’ils soient ou non moraux, pour se maintenir au pouvoir et dominer la société à son seul profit. Le machiavélisme représente tout ce que Hobbes et Spinoza détestent : les complots, les séditions* et autres désordres sanglants. C’est au contraire un modèle de paix qu’ils veulent établir.

Pourquoi ne pas aller le chercher chez les Anciens déjà soucieux d’une Cité paisible et bien administrée ?

Car ni Platon, préconisant un régime aristocratique où les meilleurs, c’est-à-dire les plus instruits et les moins égoïstes gouverneraient ( les philosophes-rois ) ni Aristote, ardent défenseur d’une démocratie d’origine naturelle, ne donnent de fondements solides à cette Cité.

Ainsi, un troisième point unit Hobbes et Spinoza, l’idée du pacte ou contrat. L’État naît d’un accord commun entre les hommes de renoncer à leur liberté naturelle. Ils acceptent unanimement de ne plus assouvir tous leurs désirs afin de ne plus être à la merci du plus fort. L’état social se substitue alors à l’état de nature, les lois civiles à la loi naturelle.



Mais sur la nature du contrat et ses conséquences, Hobbes et Spinoza divergent profondément.

En effet, chez Hobbes, le contrat est un pacte de soumission de la société à l’État. Les individus renoncent à tous leurs droits en échange de la sécurité et de la paix civile favorables à la prospérité économique et au bien-être. Hobbes préconise donc un régime politique autoritaire. En imposant une religion commune et en confiant tous les pouvoirs à un seul, on évitera la guerre civile. Une justice implacable contraindra les citoyens à respecter l’autorité de l’État. Les caractéristiques de cette politique sont concentrées dans le terme de Léviathan choisi par Hobbes pour désigner cet État et intituler son principal ouvrage.

Spinoza, au contraire, affirme dans le Traité théologico-politique que «  La fin dernière de l’État n’est pas la domination (... ) La fin de l’État est en réalité la liberté. » En luttant contre l’ignorance et la superstition, en favorisant le savoir nécessaire pour se conduire selon la raison et non pas selon les passions, les hommes comprendront que l’entente est plus avantageuse que le conflit. Peu de lois sont alors nécessaires pour garantir la sécurité et aucune ne devra entraver la liberté de conscience, de culte ou d’expression tant qu’elles ne mettent pas en danger la communauté.

La philosophie politique se présente alors comme un pari sur ce qu’est l’homme. Redouter exagérément ses défauts ( égoïsme, agressivité ) conduit à s’en prémunir par des lois liberticides. Au contraire, miser sur son caractère raisonnable incline à garantir les libertés individuelles.


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